Le dernier bilan mensuel publié par l'Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière révèle une tendance préoccupante concernant la sinistralité routière observée durant le mois de septembre 2025.
Cette période enregistre une progression significative du nombre de victimes sur l'ensemble du territoire français, mettant en évidence les défis persistants en matière de protection des usagers vulnérables.
Les données provisoires établies par les forces de l'ordre font état de 291 décès survenus sur les voies de circulation métropolitaines, auxquels s'ajoutent 15 victimes enregistrées dans les territoires ultramarins. Cette comptabilisation représente une augmentation notable de 25 victimes supplémentaires comparativement à la période équivalente de l'exercice précédent, traduisant une hausse relative de 9 pour cent.
Cette progression de la létalité routière s'inscrit dans un contexte où plusieurs catégories d'usagers connaissent des évolutions contrastées. L'analyse détaillée par modes de déplacement permet d'identifier les populations les plus exposées aux risques d'accidents graves et mortels sur le réseau routier national.
Les utilisateurs de véhicules motorisés à deux roues constituent la catégorie enregistrant la dégradation la plus marquée. Le recensement fait apparaître 17 décès additionnels pour cette population, portant le total mensuel à 69 victimes. Cette vulnérabilité accrue des motocyclistes et conducteurs de scooters souligne l'importance cruciale du port d'équipements de protection individuelle adaptés ainsi que l'adoption de comportements de conduite anticipatifs.
Sur une perspective annuelle glissante, la mortalité concernant cette catégorie s'établit à 705 victimes, manifestant néanmoins une diminution de 2 pour cent par rapport aux douze mois antérieurs. Cette donnée globale contraste avec la tendance mensuelle observée et nécessite une vigilance renforcée durant les mois à venir.
La protection des personnes se déplaçant à pied demeure un enjeu prioritaire des politiques publiques de sécurité routière. Le mois analysé enregistre une augmentation inquiétante avec 12 piétons supplémentaires ayant perdu la vie dans des collisions routières. Cette progression touche particulièrement les zones urbaines où la cohabitation entre différents modes de transport génère des situations complexes.
Les traversées de chaussées, notamment aux abords des intersections et passages protégés, représentent des moments critiques nécessitant une attention maximale de l'ensemble des acteurs de la mobilité. La vigilance partagée entre conducteurs et piétons constitue un facteur déterminant dans la prévention des accidents corporels.
Contrairement aux autres catégories vulnérables, les usagers de bicyclettes bénéficient d'une évolution favorable avec une diminution de 8 décès comptabilisés sur la période. Cette amélioration mérite d'être soulignée dans un contexte où l'utilisation du vélo connaît un développement constant pour les déplacements quotidiens et les activités de loisirs.
Néanmoins, l'analyse sur douze mois glissants révèle que 215 cyclistes ont trouvé la mort, chiffre en augmentation de 15 pour cent comparativement à l'année de référence 2019. Cette tendance sur le long terme illustre les enjeux liés au développement des infrastructures dédiées et à la sensibilisation de tous les usagers aux spécificités de ce mode de déplacement.
Les utilisateurs de trottinettes électriques et autres dispositifs de micromobilité motorisée enregistrent également une progression de la mortalité avec 3 victimes supplémentaires. Sur une période annuelle, cette catégorie récente de la mobilité urbaine compte 73 décès, représentant une augmentation significative de 87 pour cent, soulignant les défis d'intégration sécuritaire de ces nouveaux moyens de transport.
La tranche d'âge des 18-24 ans, traditionnellement identifiée comme présentant une exposition élevée aux dangers routiers, affiche une stabilité mensuelle encourageante. Cependant, les mineurs de moins de 18 ans subissent une détérioration avec 8 décès supplémentaires, nécessitant un renforcement des actions éducatives préventives destinées aux plus jeunes usagers.
Les personnes âgées de 25 à 64 ans enregistrent une hausse de 10 victimes mortelles, tandis que la population senior de plus de 65 ans connaît également une progression similaire. Cette dernière catégorie totalise 927 décès sur les douze derniers mois, en augmentation de 2 pour cent, reflétant la vulnérabilité spécifique des personnes âgées dans les situations accidentelles.
L'examen selon la catégorie des infrastructures routières révèle des disparités notables. Les routes situées hors agglomération concentrent l'augmentation la plus importante avec 16 victimes additionnelles, confirmant la dangerosité accrue des axes interurbains où les vitesses pratiquées amplifient la gravité des chocs.
Les autoroutes, généralement considérées comme les voies les plus sécurisées du réseau, enregistrent néanmoins 8 décès supplémentaires. Les milieux urbains demeurent stables en termes de mortalité mensuelle, bien que la densité des déplacements y génère un nombre important de collisions matérielles et corporelles.
Au-delà des décès, le recensement des blessures sérieuses constitue un indicateur essentiel de la sinistralité routière. Le mois de septembre 2025 comptabilise 1 435 personnes ayant subi des traumatismes graves, représentant une augmentation de 5 pour cent par rapport à l'année précédente.
Cette progression touche principalement les conducteurs de véhicules légers avec une hausse de 5 pour cent, les motocyclistes avec 8 pour cent d'augmentation, et les utilisateurs d'engins de déplacement personnel motorisés qui enregistrent une hausse significative de 16 pour cent. Les cyclistes connaissent une légère progression de 1 pour cent, tandis que les piétons bénéficient d'une diminution de 2 pour cent des blessures graves.
Les départements et régions d'outre-mer présentent une configuration spécifique avec 11 décès recensés dans les DROM et 4 victimes dans les autres collectivités ultramarines. Les forces de sécurité ont enregistré 241 accidents corporels sur ces territoires, soit une diminution de 4 pour cent comparativement à septembre 2024.
Sur une période trimestrielle, les DROM affichent une tendance à la hausse de 26 pour cent pour les décès, conjuguée à une baisse de 15 pour cent des blessés. Les autres territoires ultramarins maintiennent une stabilité concernant les victimes mortelles tout en enregistrant une progression de 10 pour cent des personnes blessées.
Cette analyse mensuelle souligne la nécessité d'intensifier les actions de sensibilisation ciblées vers les usagers les plus vulnérables. La protection des motocyclistes et des piétons requiert une approche multidimensionnelle combinant aménagements urbains, évolution des comportements et renforcement des contrôles préventifs.
L'évolution annuelle glissante, en augmentation de 2 pour cent sur douze mois avec un total de 3 576 décès, confirme que l'objectif de réduction significative de la mortalité routière demeure un défi majeur pour les autorités publiques. La comparaison avec l'année de référence 2019 révèle une hausse de 1 pour cent, illustrant les difficultés à inverser durablement la tendance.
Les stratégies futures devront intégrer les évolutions des pratiques de mobilité, notamment l'essor des nouvelles formes de déplacement urbain, tout en maintenant une vigilance constante sur les facteurs traditionnels d'accidentalité tels que la vitesse excessive, la conduite sous l'emprise de substances et l'inattention au volant.